Forêt urbaine, street art et terrains de sport // Les nouveaux délaissés de l’autoroute A4

Forêt urbaine, street art et terrains de sport : Joinville transforme les délaissés de l’autoroute A4

Le grand projet de renaturation et d’aménagement des délaissés de l’autoroute A4 a commencé au mois de mars. Ce projet est marqué par la création d’une forêt urbaine avec 33 000 nouveaux plants qui seront mis en place sur les délaissés de l’autoroute entre le quai de Polangis et l’avenue Jean Estienne d’Orves, sur une surface totale de 11 000 m².

Il est couplé à la création d’un nouveau gymnase et d’espaces ludo-sportifs : 2 terrains de basket 3×3, 2 terrains de street soccer 5×5, un espace Pumptrack, un espace Parkour.

ARTICLE DU PARISIEN

Passer de lieux bétonnés à l’abandon à un endroit où l’on a plaisir à aller se balader le dimanche. C’est le pari de Joinville qui va réaménager les délaissés de l’autoroute A4 pour y construire un gymnase, un grand espace dédié aux sports urbains, un nouveau centre technique municipal ou encore planter des arbres.

Les délaissés de l'autoroute A4, cette longue bande située au pied de la route et entre les piliers, sont progressivement repris en main par la ville de Joinville-le-Pont (Val-de-Marne), qui les a nettoyés avant de les aménager. LP/Laure Parny
Les délaissés de l’autoroute A4, cette longue bande située au pied de la route et entre les piliers, sont progressivement repris en main par la ville de Joinville-le-Pont (Val-de-Marne), qui les a nettoyés avant de les aménager. LP/Laure Parny

Entre squats, dépôts sauvages et tags disgracieux, se promener sous l’autoroute A4 à Joinville-le-Pont (Val-de-Marne), pourtant à deux pas des bords de Marne, n’avait jusqu’à présent rien d’une balade du dimanche. Mais les prochains mois vont permettre de passer d’un no man’s land de béton à un lieu prisé des familles.

La commune a réussi à racheter à l’État les délaissés de l’autoroute, c’est-à-dire une longue bande située sous la route, composé de quelques terrains vierges mais aussi d’espace disponible entre les piliers qui soutiennent l’A4. Après des années de travail sur ce projet, le maire Olivier Dosne (LR) vient de présenter « le futur canal Saint-Martin » aux habitants du quartier de Polangis, lors d’une réunion publique.

Ce que va proposer la ville intéressera bien au-delà des seuls Joinvillais, qui ont déjà assisté à une longue phase de nettoyage. Qu’ils s’intéressent au street art, veuillent faire du sport ou cherchent un lieu ombragé pour se reconnecter avec des arbres, les promeneurs devraient apprécier le futur site.

Seule une bande de 5 m doit être laissée à disposition de la direction des routes d’Île-de-France pour pouvoir intervenir ou entretenir l’autoroute. Un vaste chantier de traitement des eaux de ruissellement de la route et d’amélioration de l’assainissement est déjà lancé par le territoire Paris Est Marne et Bois, dont une partie par phytoremédiation (par l’action de plantes).

Une forêt urbaine de 12 000 plants

La technique de la microforêt urbaine, déjà utilisée dans de nombreux espaces d’Île-de-France, fait aussi son arrivée à Joinville, le long de la rue Estienne-d’Orves. À partir de cet automne, 12 000 plants d’arbres vont être semés par des écoliers, des associations, des riverains… « Nous avons choisi l’association francilienne Boomforest, qui utilise la méthode d’afforestation rapide Miyawaki avec trois arbres par mètre carré », précise Olivier Dosne. Trente-cinq arbres de haute tige seront aussi plantés en bord d’autoroute « pour assurer à la fois une barrière visuelle et acoustique ».

Les abords de l'autoroute sont progressivement réaménagés avec des plantations, des aires de jeux....
Les abords de l’autoroute sont progressivement réaménagés avec des plantations, des aires de jeux…. LP/Laure Parny

Une aide de plus après la pose de revêtement antibruit déjà obtenue en 2017. « Tout ce quartier a bien besoin de ces aménagements, ne serait-ce que pour s’assurer que l’A4 ne soit pas élargie un jour, commente Michel Riousset, président d’honneur de l’Asep, association locale qui a participé à la concertation sur le projet. Faire d’un espace aussi conséquent un lieu de balade et de nature, c’est une bonne chose. »

Du street art du sol au plafond

Une cathédrale de béton de 10 000 m2 comme lieu d’expression, voilà qui devrait séduire de nombreux artistes. La ville de Joinville est en train de missionner une société spécialisée. Les artistes choisis pourront s’exprimer autant sur les piliers de l’autoroute que sous la voie, avec des trompe-l’œil de ciel qui devraient bluffer plus d’un promeneur. Des thèmes comme la Marne, le sport ou encore le patrimoine de Joinville seront suggérés aux artistes.

Un immense terrain pour le foot, le basket et tous les sports d’extérieur

5 000 m2 d’espaces sportifs vont être aménagés sous l’autoroute. Les amateurs y auront librement accès, uniquement en journée et sous vidéosurveillance. Des terrains de basket, de football, du parkour, de l’escalade ou encore du Pump Track (une piste en boucle, constituée de bosses et de virages à aborder en VTT ou BMX) seront proposés. Le skatepark existant est préservé et même agrandi.

Pour tous ceux qui s’inquiètent de l’effet de la pollution de l’autoroute sur l’activité sportive pratiquée dessous, la ville a fait réaliser une étude, en plein hiver. « Nous restons bien en dessous des recommandations de l’OMS (Organisation mondiale de la santé), sous l’autoroute les résultats sont similaires à ceux de la place Mozart », au cœur du quartier, rassure Olivier Dosne. La ville prévoit la pose d’un capteur et d’un feu tricolore qui préviendra les usagers des équipements en cas de pic de pollution.

Le musée intercommunal attendu pour fin 2026

C’est sur le site historique de l’ancien Petit Robinson, qui jouxte Chez Gégène, la seule guinguette restante, que va voir le jour le musée intercommunal. Le projet est mené par le territoire Paris Est Marne et Bois. Devraient s’y implanter, en plus des salles d’expositions permanentes et temporaires, un restaurant et un lieu de baignade. Les travaux du musée devraient s’achever fin 2026, mais la baignade pourrait ouvrir dès l’été 2025. Le parking des guinguettes y sera réhabilité, mais avec des emplacements désimperméabilisés.

De nouveaux équipements nécessaires à la ville

La ville profite du réaménagement du quartier pour modifier certains de ses équipements. Un nouveau gymnase de 3 500 m2 ouvrira ses portes « pour faire face à la demande grandissante en la matière ». Les sportifs y trouveront une salle de gymnastique, une de boxe mais aussi un mur d’escalade. L’investissement de 7,8 millions d’euros devrait être livré pour le printemps 2026. Un centre technique municipal devrait aussi voir le jour.